POÎESIS - Petite anthologie de poèmes maçonniques - Port compris

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POÎESIS est un recueil des 20 Poèmes maçonniques lauréats du Concours organisé par l'Institut Maçonnique de France pour le 10e anniversaire du ...

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POÎESIS est un recueil des 20 Poèmes maçonniques lauréats du Concours organisé par l'Institut Maçonnique de France pour le 10e anniversaire du Salon du Livre maçonnique de Paris (17-18 Nov 2012)

- In Nomine  

- Si tu cherches  

- Midi, la température du silence 

- Les feux de la Saint-Jean  

- Attentes exquises

- Testament

- à Pierre ... 

- Le nouveau pas du nouvel homme

- L’assemblée

- Debout sur l’Univers

- Au visa du Frère (lauréat)

- Apprendre à mesurer

- Sur ce chemin de terre

- Petits pas 

- La Chaîne d'union et l'égrégore

- Les Beaux Arts 

- Ode pour la liberté

- Marche sous la lune

- Il y a… 

- Spirale de lumière

Préface :

« Les mots sont des oiseaux tués » a écrit Louis Aragon. Les Maîtres Maçonnes et Maçons, savent, eux, que 

la Parole a été perdue et qu’ils sont condamnés à utiliser des mots substitués en attendant de la retrouver.

La perte de la Parole et sa substitution racontent le cycle l’évolution : la dégradation du symbole en signe et la mort du sens. Le mot substitué est le fait de l’homme figé dans le signe, incapable d’imaginer, de créer, 

d’inventer, de produire du sens. E. Benveniste, en traitant de la symbolique a écrit : «  ce que Freud a demandé en vain au langage, il aurait pu en quelque sorte le demander au mythe ou à la poésie ».

Symbole, mythe, poésie ! Les francs-maçons, hommes et femmes, à qui l’on répète, tout au long de leur 

parcours qu’ « ici, tout est symbole » et qui apprennent, au fur et à mesure de leur cheminement initiatique qu’en même temps que « les mythes sont fondateurs », ils « sont des mensonges qui disent la Vérité », seraient-ils tous des poètes qui s’ignorent ?

Non, bien sûr, car il ne suffit pas de versifier et de rimer pour être « reconnu » comme tel ( quant à ceux qui oseraient imprimer sur leur carte de visite le mot «  poète » Aragon a, dans La tragédie des poètes, définitivement dit leur ridicule !) et si certains filent la métaphore et taquinent la muse, ils ne parviennent pas tous, loin s’en faut, à redonner des ailes aux mots… Car ce serait bien cela, retrouver la Parole : déconstruire le sens 

acquis, pour ensuite le reconstituer, autrement, la libérer du sens commun pour lui faire retrouver l’élan originel, cet instant où le cosmos, les autres et soi-même ont été exprimé une première fois, dans l’étonnement et l’émerveillement du regard se posant sur la beauté du monde et de la vie.

Acte créateur s’il en est, qui donne déjà une première interprétation du verset fameux de l’Evangile de Jean : «  Au commencement était le Verbe et … » ; car, pour le moins, c’est en nommant les choses qu’on les crées ! Et la langue est d’abord poétique.

Pourtant, oui, évidemment, ils le sont poètes, dans la mesure où, dans cet Occident qui a décrété depuis quelques siècles la suprématie de la pensée logique sur l’inconscient et l’imaginaire, les francs-maçons sont, eux, par une fréquentation rituélique d’un univers, le Temple, peuplé de symboles et de mythes, incités à appréhender, comprendre, apprivoiser la pensée analogique qui guide leurs sentiments et leurs actes, puis à se réconcilier avec elle, enfin à la canaliser. Ce long cheminement, faisant appel au développement de l’intelligence sensible est, en soi, déjà, un « acte poétique » où, sous la voûte azurée du Cosmos, le franc-maçon, entre l’équerre et le compas, prenant conscience de sa finitude, est amené, par un travail de réflexion et de conscientisation, une « conversion du regard », à changer son rapport à l’univers, au monde, aux autres et à lui-même, à décider de donner un nouveau sens à sa vie, à œuvrer ( Gloire au Travail) pour tenter de faire de celle-ci  un « chef d’œuvre ».

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